L’invité du mois : Damien de Dorlodot, de Decube

Grâce à ses filiales dans le domaine de la peinture industrielle, Decube s’est imposé comme un des plus grands spécialistes dans le coating industriel. L’entreprise, qui a des ramifications à Liège, dans le Hainaut, et à Namur, traite des pièces de quelques centimètres à plusieurs tonnes, de la pièce unique à de grandes séries, chaque pièce faisant l’objet d’un traitement sur-mesure.

Decube a développé un département peinture « Haute Finition » destinée aux secteurs les plus exigeants tels que l'aéronautique, l'automobile, la défense, la mécanique de précision ou encore le ferroviaire. L’entreprise réalise des masquages complexes et adaptés sur mesure pour chaque type de pièces.

On peut dire que Damien de Dorlodot est l’archétype de l’entrepreneur wallon, puisque, habitant dans le Brabant wallon, il possède, entièrement ou majoritairement, des entreprises à Liège, dans le Hainaut et à Namur… Et si vous le croisez dans les jours qui viennent, il est encore temps de lui souhaiter un bon anniversaire, lui qui vient d’atteindre la soixantaine très active…

Mais n’allons pas trop vite… Un peu d’histoire… Damien de Dorlodot est originaire de la région du Centre, où son père Léopold de Dorlodot était directeur du Lavoir central à charbon de Péronnes-lez-Binche. Après la fermeture des charbonnages, en 1969, le jeune Damien déménage à Braine le Château où il passe sa jeunesse avant de mener à bien des études de Sociologie et de Sciences appliquées, le tout à l’UCLouvain. « La sociologie couplée avec l’économie sont très utiles dans le monde de l’entreprise » décrète d’ailleurs notre invité.

Au sortir des études, en 1987, il commence à travailler dans l’entreprise de son père, qui, devenu indépendant, a repris une entreprise de pose de câbles. Le futur CEO voit là l’origine de son esprit d’entrepreneur.

Les affaires marchent plutôt bien et, en 1992, la société est revendue à un grand groupe industriel, Fabricom, pour lequel Damien de Dorlodot travaille « avec plaisir » une douzaine d’années. En effet, le virus de l’indépendance le rattrape et il quitte le groupe en 2004. « Fabricom, explique Damien de Dorlodot, vendait justement une de ses sociétés : Monnaie SA. Ce qui m’intéressait chez Monnaie, c’était sa clientèle de type ‘transport d’énergie haute tension’ que je connaissais bien. »

D au cube

Pour mettre au point ce rachat et se donner d’autres possibilités d’investissement, Damien de Dorlodot crée un holding : Decube. Soit D au cube pour Damien de Dorlodot. Grâce à ce levier financier, il a l’occasion de créer, acheter et revendre diverses sociétés. Le cœur de l’activité demeure cependant la peinture industrielle avec un positionnement permanent lié à l’électricité haute tension : « J’aime en effet dire que ‘mon fil conducteur, c’est l’énergie haute tension’. Ainsi, j’ai créé la société Monnaie France, toujours dans la peinture, essentiellement pour pylônes. Ainsi que la société Maclot-GC, active dans les fondations pour les pylônes haute tension. J’ai ensuite développé avec un collègue un bureau d’études (Decube Consult) qui réalise des études de conception de lignes haute tension. Et j’ai acquis des participations dans Plasturgie Lazzerini et le Groupe Pirnay, où on retrouve de nombreux liens avec nos activités (étanchéité, études de stabilité du sol...) » explique Damien de Dorlodot. Decube compte ainsi trois business units, à savoir Decube Construct, Decube Energy et Decube Coatings. Ces trois business units recensent plus de quarante compétences différentes. 

Une diversification qui n’occulte donc pas que la peinture reste au centre de l’activité de Decube. « Un des chantiers les plus emblématique de l’entreprise est la réhabilitation de l’Atomium, qui a occupé quarante de nos hommes pendant deux ans. Cet ouvrage de 1958 a été conçu pour durer six mois… Comme il avait été bien réalisé, il a tenu jusqu’à présent, mais il a évidemment fallu le protéger. Ce que nous avons fait avec un traitement anticorrosion en profondeur. Et si Monnaie a repeint l’Atomium, Monnaie France, dirigée par mon fils Maxime, est en train de repeindre la Tour Eiffel. Le fils a dépassé le père » sourit notre CEO.

Decube compte actuellement huit filiales en Wallonie et partiellement une en France pour un total de quelque 400 employés. Parmi les sociétés qui composent le groupe, on retrouve évidemment les entreprises de peinture industrielle telles que Monnaie S.A.,  Monnaie France et Belgium Coatings, mais également les sociétés de génie civil Maclot GC et Terrassements Belleflamme, la Plasturgie Lazzerini et le bureau d’ingénierie Decube Consult ainsi que des participations dans le groupe Pirnay.

Défense et drones

Et certaines sont actives dans le secteur de la défense et des drones. « C’est le cas de Belgium Coatings, entreprise spécialisée en traitement de surface et en coating industriel. L’entreprise a investi dans des technologies de pointe au sein de ses 12.0000 m² d’ateliers pour répondre rapidement à l’évolution et à la demande du marché. Elle s’est ainsi équipée d’une unité de peinture haute finition pouvant répondre aux normes de qualité exigées par la défense, explique Damier de Dorlodot. Il y a quelque temps, Belgium Coatings a également reçu le titre d’ambassadeur dans le cadre de ‘Made Different, Digital Wallonia, Factories of the future’. Ce titre a récompensé plus de quarante années d’initiatives innovantes et de recherches technologiques dans son domaine d’activité. Parmi les investissements, on peut citer son hall 'Haute Finition', sa chaîne de poudrage automatisée, une station d’épuration avec évaporateur permettant de ne plus rejeter des eaux usées aux égouts et de diminuer de 90% la consommation en eau des ateliers… »

En outre, le Groupe Decube a mis en place une cellule R&D qui travaille spécifiquement sur des sujets d’innovation autour de trois thèmes : les technologies embarquées, la digitalisation et l’énergie. Ainsi, un premier partenariat a vu le jour dans le cadre d’un projet labélisé dans le domaine de la furtivité de blindés. D’autres projets dans la thématique de l’assistance via drones sont en cours.

Évidemment, dans de tels domaines d’actions, les certifications adéquates relèvent de l’obligation. « La qualité, la sécurité et la santé ont toujours fait l’objet d’une attention particulière dans le groupe. Dès la création de Decube, nous avons mis en place une cellule Sequens (Sécurité-Qualité-Environnement-Support) qui est en charge de la coordination et de la gestion de l’obtention des normes relatives à la sécurité, la qualité et l’environnement (ISO 9001, ISO 14001, VCA**, EN 109). Nous sommes en cours de certification EN9100. Nous avons les accréditations de John Cockerill Defense France pour le ministère français des armées. Nous disposons également du label Qualisteel coat pour la peinture sur l’acier, la certification Aqpa pour la peinture anticorrosion et de la certification Benor pour le béton » détaille notre invité.

La « Haute Finition » au service des secteurs Défense et Aérospatial

Le lien le plus évident de Decube vers l’aéronautique passe par Belgium Coatings… La société est spécialisée en traitements de surfaces, que ce soit de la préparation (chromatation, sablage et métallisation) jusqu’à la finition peinture (poudrage, peinture industrielle liquide et haute finition). Parmi ses derniers investissements, Belgium Coatings a mis en place une unité « Haute Finition » qui permet de peindre une large gamme de pièces, de supports différents tels que le PVC, le bois, l’acier, l’aluminium... Le département est déjà actif dans les secteurs tels que l’automobile, le nautique, l’industrie ou encore la défense. En attendant l’aéronautique…

La « Haute Finition » est le fer de lance de Belgium Coatings et du groupe Decube pour tout revêtement innovant, spécifique et demandant une haute qualité de surface. Ce principe présente l’énorme avantage de n’avoir aucune limite de traitement dans le choix de teintes. Peinture conductrice, magnétique, fluo, ultra-mat, vernis (anti-graffiti), application manuelle de zinc lamellaire, anti-dérapant... Tout est possible et envisageable.

Les quatre cabines permettent le traitement de pièces jusqu’à six mètres de long et d’un poids de maximum 400 kg. La ligne manuelle peut traiter de plus grandes séries pour des pièces allant jusqu’à deux mètres de haut pour un maximum de 125 kg/pièce. Le département « Haute Finition » possède également un four permettant une cuisson jusqu’à 200°C. Équipé d’une peloteuse, Belgium Coatings peut créer du masquage sur mesure afin de réaliser du lettrage et/ou sélectionner spécifiquement des zones à peindre. « Constamment à la recherche de nouveautés et de renouveau, nous sommes en cours de certification EN9100 (aéronautique) et prévoyons prochainement d’investir dans une imprimante 3D afin de créer des masquages 3D encore plus complexes pour le traitement de pièces à la géométrie spécifique » conclut Damien de Dorlodot.

Arnaud COLLETTE

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