Hydrogène : V2i, Citius et Aéro-X lancent Beblue avec l’ULiège

En plus de développer V2i et Optrion, et de s’engager à l’EWA et à Skywin, Daniel Simon, notre invité du mois, se lance dans l’hydrogène avec deux partenaires privés, Citius et Aéro-X, fondé par Jérôme d’Agruma, un ancien de Safran et de Sabca. L’Université de Liège fait partie intégrante du projet. En attendant les partenariats financiers. L’idée est, à partir du site d’essais cryothechnique de l’ULiège dirigé par le professeur Jean-Luc Bozet, de faire un centre de tests unique en europe , et ce avec un plein soutien de l'ESA... 

L’hydrogène offre de belles perspectives, c’est une évidence. Pour Daniel Simon, de V2i, les entreprises wallonnes de l’aéronautique présentent un savoir-faire technologique leur permettant de prétendre à leur part du gâteau, particulièrement dans la gestion de la qualité et de la sécurité, essentielle en aéronautique. Mais pas seulement en aéronautique… Les voitures présentent également un beau potentiel de développement, comme l’explique le CEO de V2i et Optrion : « Les piles à combustible sont indiquées dans toute une série de véhicule liés à des bases, comme les engins de chantier, les flottes captives… Nous avons testé des piles  de 100Kw, ce qui n’est déjà pas mal… Elles évoluent très vite. Pour les voitures, plusieurs solutions devraient coexister. Mais l’approvisionnement en électricité restera un problème. »

Avec Optrion, Daniel Simon se positionne dans le contrôle non destructif des réservoirs en composites pour l'hydrogène. Avec V2i, « on ne manquera pas de travail : le problème des vibrations est central, car avec l’hydrogène, la gestion des fuites, notamment, sera un défi. »

Beblue, un pas plus loin

Daniel Simon explique la genèse du projet Beblue : « Depuis mes collaborations avec le service du professeur Albert Germain, maintenant parti à la retraite, je suis resté en contact avec le département de chimie industrielle et en particulier avec le site  cryotechnique. Mais ses collaborateurs partent aussi petit à petit à la retraite, et, craignant que les compétences disparaissent, ils m’ont voulu perpétuer les compétences liées aux tests cryogéniques, sous azote et oxygène liquides… Des technologies nécessaires à l'industrie spatiale, plus précisément l’alimentation des moteurs de fusée. C’était un peu trop éloigné de ce que nous faisions chez V2i. »

Notre ingénieur pousse cependant la réflexion plus loin, et réalise que ce savoir est compatible avec l’hydrogène… « Mais l'ampleur de cette nouvelle aventure réclamait une solide équipe. Citius et Aéro-X, fondé par Jérôme d’Agruma, un ancien de Safran et de Sabca sont aussi de la partie. A trois, nous venons de créer Beblue. A quatre en fait. Car le professeur Jean-Luc Bozet, l'actuel directeur du site, a joué, et joue encore, un rôle moteur dans cette aventure. L’idée est donc de reprendre le site de l’ULiège et d'y développer les tests sur la cryogénie pour le spatial, mais également, à terme, des tests liés à l’hydrogène liquide ou gazeux comme source d’énergie : réservoir, vannes… »

En effet, il existe énormément de projets dans ce domaine, mais pas vraiment de lieux pour effectuer les tests nécessaires. La grosse inconnue, c’est le timing… « Pour le moment, on ne sait pas quand les industriels auront besoin de tests sur de nouveaux produits. Il faudra être prêts au bon moment. Et il faudra tenir le coup financièrement jusque-là, parce qu’on parle de budgets importants. Dès le début, nous avons été soutenus par l’ESA, qui nous a validé et a transféré à les accords existants. Par ailleurs, les négociations avec l’université ont été extrêmement positives et volontaristes » continue Daniel Simon.

Cet accord avec l’ULiège stipule que les trois partenaires sont entièrement libres de travailler comme ils le souhaitent mais en partenariat étroit avec l’université, elle-même actionnaire de référence. Pour Daniel Simon, ce lien avec son Alma Mater est fondamental : « On réserve chez Beblue des espaces pour les chercheurs, pour les doctorants. Et on les inclut dans des programmes de recherche dès le début. D’ailleurs, nous avons déjà deux projets de recherche financés par la Région wallonne en cours et dans lesquels l’université est impliquée. Le retour de ces projets vers l’université est important. Ce genre d’approche est porteuse, et c’est pour cela que l’arrivée de Didier Mattivi (jeune ingénieur sorti de l’ULiège, cofondateur d’IP Trade, revendu à British Telecom, puis de deux autres entreprises, ndlr) pour diriger l’interface est bénéfique. Il faut faire confiance aux entrepreneurs privés, et en échange on bétonne les relations avec les universités. Nous voulons que les universitaires se sentent également chez eux dans notre société. » Un schéma déjà appliqué chez V2i.

« Le montage s’est très bien passé. Maintenant, il faut se développer… continue Daniel Simon. Pour la suite, nous sommes en contact avec Noshaq et la SRIW, qui sont évidemment déjà au courant de nos projets. Finalement, Beblue aura clairement trois pôles distincts,  mais équilibrés : les entrepreneurs privés, les investisseurs financiers, et l’université. C’est une alchimie que je défends depuis très longtemps. » Et qui semble prendre…

A.C.

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