Amos signe un contrat avec Micos pour la mission Proba-3

Amos s'est vu attribuer par Micos (Suisse) un contrat pour la livraison d'un équipement critique de vol en formation pour la mission Proba-3 de l'Agence spatiale européenne (ESA). Proba-3 a un double objectif : valider la technologie de vol en formation précise et étudier la couronne solaire. Un des principaux défis de l'observation de la couronne solaire est de protéger les instruments optiques de l'éblouissement direct de notre étoile. S'ils étaient exposés directement au soleil, les détecteurs sensibles seraient simplement brûlés. Pour éviter cela, les scientifiques ont inventé un instrument appelé « coronographe » qui imite une éclipse solaire (le phénomène naturel qui se produit lorsque la lune cache le soleil de notre vue, permettant aux observateurs sur Terre d'observer la couronne solaire à l'œil nu pendant quelques minutes).

Cependant, deux phénomènes principaux affectent les observations lors des éclipses solaires : la diffusion de la lumière dans l'atmosphère terrestre, et la lumière parasite atteignant l'instrument. Proba-3 vise à éviter ces inconvénients en créant un coronographe géant dans l'espace, à l'aide de deux engins spatiaux volant en formation. Lorsqu'il est parfaitement aligné avec le soleil, un engin spatial (l’« occulteur ») cachera le soleil au second qui transporte les instruments scientifiques.

Le vol en formation précis (FF) n'a jusqu'à présent jamais été réalisé dans une mission de l'ESA. C'est là qu'intervient Proba-3 : il validera les technologies nécessaires pour permettre à deux engins spatiaux de voler ensemble avec un contrôle très strict de leur position relative, comme s'ils étaient reliés par une structure rigide.

L'un des équipements critiques utilisés pour le vol en formation est le Capteur Latéral et Longitudinal Fin (FLLS). Il mesure le déplacement latéral et longitudinal des deux engins spatiaux respectifs avec une précision submillimétrique. La partie principale du FLLS est située sur le vaisseau spatial occulteur et repose sur deux éléments principaux : l'électronique du laser et l'unité de tête optique (OHU) conçue et fabriquée par Amos. L'OHU englobe le laser et l'optique nécessaires pour envoyer un signal et le recevoir en retour après réflexion sur l'autre engin spatial. Il doit être capable de mesurer la position de l'engin spatial à moins de 300 microns (millionième de mètre) lorsque les deux engins volent à une distance pouvant atteindre 250 m. Cette précision équivaut à mesurer l'épaisseur d'une feuille de papier au sol depuis le sommet de la tour Eiffel.

Outre le fait que la conception est très compacte, le principal défi pour l'OHU est qu'il est composé d'un nouvel alliage d'aluminium (AlSi) qui minimise la distorsion thermique de l'instrument, afin de répondre aux exigences optiques strictes et donc de garantir les performances de la mission.

« Il s’agit d’un projet passionnant. L'ESA et Micos ont fait appel à Amos car ils connaissent la capacité de nos équipes à concevoir et à fabriquer des systèmes complexes répondant à un cahier des charges strict. Nous sommes ravis de faire partie de cette mission qui permettra une meilleure compréhension du Soleil, et contribuera à ouvrir la voie à des missions scientifiques plus ambitieuses telles que le détecteur géant d’ondes gravitationnelles, Lisa », a déclaré Philippe Gilson, CEO d'Amos.

Il est prévu que Proba-3 soit lancé depuis l'Inde avec un lanceur PSLV-XL en 2023.

Secteurs
space

Actualités du secteur

3.000.000 d’euros pour la création du premier planétarium de Wallonie à l’Euro Space Center

La ministre du Tourisme, Valérie De Bue, et le vice-président et ministre de la Recherche, Willy Borsus, libèrent 3.431.407€ pour la création d’un(...)
space

Les Haps en complément du Cospas Sarsat pour les opérations de recherche et de sauvetage

Un projet européen symbole de la compétitivité spatiale belge financé par l’Agence spatiale européenne… Le système collaboratif mondial Cospas Sarsat(...)
space

L’Observatoire européen austral (ESO) fête ses 60 ans avec l’ULiège

Depuis 1962 l’Université de Liège entretient des relations étroites avec l’ Observatoire européen austra l (ESO). Des premiers représentants belges au(...)
space